Vielle à roue

Vielle à roue de Gabriel Bonin, photographiée par Ruby Chun et Macha Auperpin

Enquête réalisée de février à avril 2022 par Ruby Chun et Macha Auperpin

blablabla bliblibli blublublbu

Les enquêteurs

Ruby Chun

Etudiante en L3 Musicologie, Université de Tours 2021-2022

Macha Auperpin

Etudiante en L3 Musicologie, Université de Tours 2021-2022

Description organologique

Famille des vièles à cordes frottées

Classification Dournon : 352.3 Cordophone de la famille des luths, vièle à corde frottées par une roue, avec bourdons

Cet instrument est emblématique du répertoire traditionnel français, mais il est aussi rencontré dans toute l’Europe. Elle a pour ancêtre l’organistrum et serait apparue au XIIe siècle en Europe Centrale. Dans le bourbonnais, à Jenzat, un musée lui est dédié. Depuis les années 1970 et la vague folk, elle connait un revivalisme et il existe aujourd’hui des modèles électro-acoustiques. Elle est aussi enseignée par des maitres-sonneurs dans quelques conservatoires.

Historique

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Approfondissement

Cet instrument daterait du XIe siècle. Aussi appelée hurdy gurdy, son ancêtre l’organistrum était joué par deux personnes. La vielle était pratiquée dans les milieux aristocrates, l’on rencontre d’ailleurs des pièces composées par Vivaldi pour la vielle. Cependant, des allers-retours ont eu lieu entre les milieux aisés et milieux populaires. La vielle dans sa forme actuelle a été conçue après la révolution française. C’est un instrument onéreux puisqu’il faut compter 3000 à 8000 euros. Les facteurs les plus célèbres sont situés dans le Berry (par exemple, Sébastien Tournis) ou en Bretagne et dans le Périgord. Il existerait en tout environ 30 luthiers de vielle en France, et d’autres se situeraient en Europe, notamment en Europe de l’Est. Dans cet instrument à cordes frottées, une roue en bois remplace l’archet du violon/violoncelle. La colophane est utilisée directement sur la roue et pour que les cordes ne s’usent pas, on fixe du coton sur les cordes. Au niveau du jeu musical, la vielle à occupe tous les rôles en même temps ; accompagnement (bourdon), rythmique (donnée par la roue) et mélodie, la plupart du temps modale. Les 3 cordes mélodiques sont appelées chanterelles, auxquelles on rajoute 2 cordes d’accompagnement (les bourdons) et 2 cordes d’accentuation rythmique (les trompettes). La table d’harmonie est en épicéa, et autour de la caisse les éclisses sont en érable, un bois typique des éclisses. La roue est actionnée par une manivelle ; l’on rencontre un chevalet comme sur un violon ainsi qu’un cordier qui tient les cordes, des clefs pour accorder et un clavier qui la rapproche du piano. En effet, lorsque l’on appuie sur des touches en ébène, des sautereaux viennent toucher la corde et changer sa hauteur. Les cordes sont accordées à l’octave et unisson. Sur la vielle de Gabriel Bonnin, l’on compte trois sautereaux pour chaque note ce qui permet le jeu de quarts de tons, comme ceux que l’on rencontre dans la musique orientale. Une corde du milieu ne touche jamais la roue, elle se joue au médiator ce qui permet d’obtenir une esthétique sonore à la manière d’une guitare. Les cordes « trompettes » sont placées sur un petit chevalet flottant qui va grésiller lorsque l’on donne un coup d’accélération de la manivelle. Cela va créer une rythmique spécifique qui en fait un instrument à la fois accompagnateur, et mélodique avec les cordes chanterelles. Cette rythmique est souvent utilisée en ostinato pour la danse, ou encore les fêtes traditionnelles après la messe. Lorsque l’on joue la manivelle, les doigts vont donner de petits à-coups pour réaliser cette rythmique. Au niveau des diapasons utilisés (définition de la hauteur harmonique du la de référence), le diapason classique est 440, et le baroque 415. La vielle à roue est un instrument qui existe sous différentes tessitures : alto, soprano et ténor. Elle nécessite beaucoup d’entretien, surtout avant de jouer, lorsqu’il faut refaire les petits cotons des cordes. Il ne faut surtout pas toucher l’écrin de l’archet au risque de l’endommager. Il y a un petit capot qui est placé pour protéger la roue car le moindre facteur extérieur (par exemple, gras) empêcherait la vielle de sonner. Des récents modèles de vielle sont électroacoustiques et détiennent des micros magnétiques qui captent les émissions sonores du fer de la corde.
Vielle à roue de Gabriel Bonin, photographiée par Ruby Chun et Macha Auperpin

Les enquêteurs

Ruby Chun

Etudiante en L3 Musicologie, Université de Tours 2021-2022

Macha Auperpin

Etudiante en L3 Musicologie, Université de Tours 2021-2022

Photographies

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