Steel pan

Famille des vièles à cordes frottées

Classification Dournon : 352.3 Cordophone de la famille des luths, vièle à corde frottées par une roue, avec bourdons

Cet instrument est emblématique du répertoire traditionnel français, mais il est aussi rencontré dans toute l’Europe. Elle a pour ancêtre l’organistrum et serait apparue au XIIe siècle en Europe Centrale. Dans le bourbonnais, à Jenzat, un musée lui est dédié. Depuis les années 1970 et la vague folk, elle connait un revivalisme et il existe aujourd’hui des modèles électro-acoustiques. Elle est aussi enseignée par des maitres-sonneurs dans quelques conservatoires.

Famille des idiophones frappés Classification Dournon : 122.4 et 122.41 Idiophone frappé par des mailloches, corps métallique creux, cylindrique, posé ou suspendu, dit tambour de bronze, joué seul ou en séries Les steel drums (ou steel pan, de steel, « Acier ») sont joués en orchestre (steelband ou steel orchestra) et classés selon différentes tailles couvrant les tessitures de basse, baryton, alto, mezzo et soprano. Ils ont remplacé des tambours de bambou ayant eux-mêmes remplacé les tambours africains à Trinidad. Ils sont joués aujourd’hui dans le monde entier avec des répertoires allant de la symphonie classique au calypso trinidadien.

Le SteelPan est un instrument de la famille des idiophones né dans les années 1930 à Trinidad-et-Tobago, une colonie anglaise située dans les Caraïbes. A cette période, de nombreuses guerres de gang éclataient dans le pays. Ces guerres ne cessèrent pas réellement mais changèrent de forme : les bandits remplacèrent leurs couteaux par des sortes de tambours avec des peaux animales. Seulement, les autorités en place interdirent très vite l’usage de ces peaux. Les citoyens se dirigèrent alors vers des fûts en métal issu de l'industrie pétrolière. Son nom vient donc de sa matière, “steel” signifiant “acier”. Les instruments ne résonnaient pas beaucoup et c’est dans les années 90 qu’un homme nommé Ellie Mannette va pousser la recherche du son afin d’obtenir des sonorités similaires à celles que l’on connaît aujourd’hui. Des compétitions de Steel Pans nommées Panorama existent depuis des dizaines d’années. En effet, elles opposaient à l’origine trois à quatre groupes au niveau national, qui était en réalité les anciennes bandes rivales des guerres de gangs. De nos jours, le Panorama regroupe plus de 100 ensembles de Steel Pans du monde entier. Les ensembles sont répartis en quatre catégories. La première, appelée “single band” est constituée d’environ 40 musiciens jouant chacun sur un seul instrument. La deuxième (appelée “small”) utilise l’instrumentation conventionnelle (très fréquemment plusieurs instruments pour un seul musicien) et regroupe 60 à 80 musiciens. Pour ce qui est des deux dernières, seul le nombre de musiciens change par rapport à la catégorie “small”. La catégorie "médium" est constituée de formations de 80 à 100 musiciens, tandis que la catégorie “large” concerne des ensembles de 100 à 130 musiciens. La compétition se déroule en trois phases sur une durée d’un mois. Il s’agit d’un évènement national extrêmement important, les premiers remportent ainsi la somme d’un million de dollars Titi, soit plus de 130 000 euros. Durant le concours, les Steels Bands répètent de nuit car les musiciens ne sont pas du tout professionnels de la musique et ont tous (ou presque) un métier à côté. Il s’agit tout de même d’un réel affrontement. Bien que les groupes rivaux ne se battent plus aux couteaux, des brigades du SWAT encadrent l'évènement afin d’assurer la sécurité de tous. De tels évènements ont lieu dans divers endroit à travers le monde, comme en France, où Mathys Meunier et son équipe ont organisé le French Panorama en Janvier 2022. Le pays participant probablement le plus au rayonnement des Steel Pans à travers le monde est les Etats-Unis. En effet, des Steelbands ont vu le jour au sein des universités, ce qui contribua grandement au développement de la culture de ces instruments. Malgré cela, Trinidad-et-Tobago reste le pays accordant le plus d’importance aux Steel Pans. En plus d’en être à l’origine, il est important de noter que l’instrument a dans ce pays un rôle social extrêmement important. Il est non seulement enseigné à l’école du primaire au lycée mais aide aussi à remettre des enfants en difficulté dans le droit chemin. En effet, cet instrument est enseigné dans l’équivalent de nos centres sociaux et permet ainsi d’ouvrir les élèves à la musique et de les occuper durant leurs moments d’inactivité. Tout cela peut se résumer par l'expression “Pan Jumbie”, signifiant en quelque sorte l’émulation et l’esprit du pan. En ce qui concerne la fabrication de ces instruments, il faut déjà savoir qu’il existe de nombreuses sous-familles de ces instruments. Nous pouvons citer par exemple le ténor, le double-ténor, le double-second, le tri-cello, le twelve-bases… entre autres. Le procédé de fabrication suit cependant toujours une méthode similaire. Il faut tout d’abord emboutir le fût puis poinçonner les notes en suivant des plans pré-établis. S'ensuit alors un pré accordage. Suite à cela, il faut brûler le métal au chalumeau jusqu’à ce que la tôle devienne bleue puis le refroidir à l’eau. Un dernier réaccordage fera de cette tôle un Steel Pan un instrument parfaitement accordé. La plupart du temps, l’instrument est chromé, mais il arrive qu’il subisse une dernière étape : la nitruration, un procédé chimique rendant le fût beaucoup plus solide donnant un son plus mat et le colorant en vert. Un élément dont nous n’avons pas parlé est l’épaisseur de la tôle. Plus une tôle sera épaisse, moins son son sera cristallin. A l’inverse, si l’épaisseur est insuffisante, cela augmente le risque de fissure. Finalement, nous pouvons voir que la fabrication de tels instruments ne demande pas de grands moyens, ce qui est assez logique au vu de leur origine. Cependant, de nos jours, la facture s’est améliorée, et les facteurs utilisent principalement deux outils : un marteau de carrossier et un marteau de carrossier, pour un temps de fabrication d’environ une semaine par instrument. Notre interlocuteur nous a par ailleurs expliqué que le tuner (fabricant et accordeur) de l’association Pan’N’Co n’utilisait plus de marteau pour réaccorder certains fûts, mais qu’il utilisait du scotch ou encore des disques pour boucher les fûts pour afin de jouer sur la pression d’air à l’intérieur des Steels Pans. De plus, en 2012, l'ethnomusicologue Aurélie Helmlinger publia un livre intitulé Pan Jumbie dans lequel elle étudie, entre autres, le placement des notes sur la tôle. En conclusion, nous pouvons dire qu’il est en plein développement malgré le fait qu’il ne soit que très peu connu en dehors de son pays natal. Nous avons pu voir qu’il n’avait pas de liens avec la religion, il est en réalité relié à toutes les religions et à aucune à la fois. Il peut en effet être utilisé à des cérémonies religieuses mais comme n’importe quel instrument. Ce qui est certain, c’est qu’il représente très bien son pays, un pays très ouvert et d’une tolérance rare. Les Steels Pans sont aujourd’hui utilisés pour jouer tous styles de musique, du calypso traditionnel à la musique classique en passant par le jazz et les musiques actuelles.